Le RCM et RWoK unissent leurs forces pour conserver le patrimoine culturel et naturel dans le cadre de la Journée internationale de la montagne

Auteur

Annie Webb

Publié

10 févr. 2022

Édité

10 févr. 2022

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Le 26 janvier 2022, le Réseau canadien des montagnes (RCM) et Reconciling Ways of Knowing: Indigenous Knowledge and Science (RWoK) ont organisé un événement sur la « conservation du patrimoine culturel et naturel » dans le cadre de la Journée internationale de la montagne. L’activité a permis de mettre en lumière le thème de la Journée internationale de la montagne : le tourisme durable en montagne. En 2003, les Nations Unies ont proclamé le 11 décembre comme étant la « Journée internationale de la montagne » dans le but de susciter l’intérêt du monde entier à propos de ces écosystèmes.

L’événement, qui devait avoir lieu en décembre 2021, a été reporté par respect pour les communautés endeuillées par le décès de l’Aîné et gardien de connaissances Anishinaabe, Dave Courchene. Ce dernier était également un membre fondateur de RWoK.

Parmi les conférenciers réunis en provenance de différentes régions montagneuses du Canada, mentionnons Barbara Wilson (Nation des Haïdas), William Snow (Nation Stoney Nakoda), Isabelle Falardeau (Université Québec à Trois-Rivières) et Stephanie Yuill (M. Sc., gouvernement des Territoires du Nord-Ouest). Nos intervenants partagent un amour profond pour les montagnes et un lien étroit avec la terre. Ils travaillent tous à soutenir le tourisme de manière durable selon des systèmes de connaissances qui leur sont propres. Ils ont discuté du rôle que le tourisme conventionnel et le tourisme écologique et culturel peuvent jouer pour bâtir des économies résilientes, soutenir l’autodétermination des Autochtones, favoriser la réconciliation, tout en œuvrant au maintien et au rétablissement de la biodiversité.

Cet événement est particulièrement important, car les Nations Unies ont proclamé l’année 2022 comme étant l’Année internationale du développement durable des montagnes. Cette voie poursuivie reconnaît la nécessité de préserver un système global indispensable à la survie de l’écosystème mondial, mais elle fournit aussi une base solide pour de nouveaux travaux de fond sur le développement des montagnes qui ont une réelle importance sur l’ensemble de la planète pour l’avenir de l’humanité. C’est aussi le vingtième anniversaire de la première année internationale consacrée aux montagnes (Année internationale de la montagne 2002) ainsi que le vingtième anniversaire du Mountain Partnership.

L’Aînée Lhu’ààn Mân Ku Dań Gùdia — Mary Jane Johnson a procédé à l’ouverture spirituelle. Elle a souligné l’importance de ce qui nous unit à la terre et l’eau, ainsi qu’à l’ensemble des sentiers empruntés par toutes les personnes réunies ce jour-là dans le cadre de cet événement. Elle a rappelé à chacun que nous sommes des gardiens des terres et des eaux sur lesquelles nous nous réunissons, et que nous devons respecter la conscience mutuelle de notre passé dans le présent afin que nous puissions avoir un lieu pour être curieux, ludique, industrieux, créatif et fort afin que toutes les créatures puissent prospérer et faire partie des sept prochaines générations.

L’Organisation mondiale du tourisme des Nations Unies définit le développement durable du tourisme comme le point de rencontre des trois piliers du développement durable : l’économie, la culture et l’environnement. Toutefois, il faut faire attention à bien distinguer le développement durable et le gain économique pour l’industrie du tourisme et la création d’un monde durable, où l’objectif du tourisme devrait être de rendre le monde meilleur.

Les intervenants ont parlé de ce que le tourisme durable sur le plan culturel et environnemental signifie pour eux selon leurs systèmes de connaissances et leurs expériences. Plusieurs intervenants ont mentionné que le tourisme durable peut être considéré comme un oxymore, car de nombreux systèmes montagneux et insulaires vulnérables ont été fragilisés par les allées et venues de personnes qui croient qu’il est acceptable d’accaparer les terres et les cultures des autres. Ils ont incité sur le point qu’il faut trouver des moyens de faire du tourisme qui est respectueux des lieux sacrés, des communautés et coutumes locales, et des écosystèmes fragiles. Entre autres, il pourrait s’agir de limiter le nombre de touristes en fonction de différentes périodes au cours d’une année ainsi que de restreindre les endroits possibles à visiter.

Un autre point soulevé pendant la discussion portait sur le fait que pour plusieurs le voyage et le tourisme sont considérés comme des expériences de vie enrichissantes. Le tourisme permet de rencontrer de nouvelles personnes, de découvrir de nouvelles cultures et d’autres communautés, d’explorer de nouveaux paysages, d’apprendre et de grandir sur le plan personnel. En voyageant, il devient possible d’apprendre différentes façons de savoir et d’être et de trouver la joie dans de nouvelles communautés. Néanmoins, il faut s’assurer que le tourisme profite aux populations et aux communautés locales et qu’il leur offre un réel soutien économique tangible. Malheureusement, ce n’est pas souvent le cas.

Lorsque le tourisme entre en contact avec les communautés, aucune trace et aucun déchet ne devrait être laissé derrière, seulement de l’argent qui leur est directement profitable. La compréhension de cette culture s’accompagne de la responsabilité de devenir leur allié et leur défenseur. Le tourisme ne sera peut-être jamais parfait, mais il existe des moyens que nous pouvons adopter pour nous assurer qu’un plus grand nombre de personnes en bénéficient et que ces terres soient utilisées avec soin selon différents savoirs pour les sept autres générations.

 Visionnez l’enregistrement de l’événement dans son ensemble ici (en anglais)

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